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Armand
GUILLAUMIN
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Travail et impressionnisme
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Armand GUILLAUMIN est probablement le moins
connu des grands peintres impresssionnistes, bien qu'il fit partie du
mouvement impressionniste dès son origine et qu'il en fut le dernier
survivant.
Peintre paysagiste au coloris
intense, il se distingua par ses paysages de
la Région Parisienne, de la Creuse et de l'Esterel.
Né à Paris dans une famille ouvrière récemment émigrée
de Moulins dans le Bourbonnais, où enfant il passa
ses vacances, il commença à travailler à Paris dans le magasin de son
oncle en 1857 à 15 ans tout en étudiant le dessin le soir.
En 1860 il fut embauché sur la ligne de chemin de fer
Paris-Orléans, continuant à pratiquer le dessin pendant ses loisirs,
avant d'étudier à l'Académie Suisse où il fit la
connaissance de Cézanne et Pissaro,
avec lesquels il restera toute sa vie en étroite collaboration et
amitié.
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Autoportrait au chevalet
1878
Musée Van Gogh, Amsterdam
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TRAVAILLEUR LA NUIT, PEINTRE LE JOUR
Ne pouvant vivre de sa peinture, en 1868 après deux années
sans travail, il obtint un emploi dans les Ponts et Chaussées,
travaillant la nuit afin de pouvoir peindre pendant la
journée.
Au début des années 70, il travailla avec
Pissarro à Pontoise, un village de cultivateurs à
peine touché par l'industrialisation où celui-ci s'était établi,
partageant avec lui l'amour du paysage et reprenant sa facture et sa
composition picturale soigneusement ordonnée.
Ils rendent alors souvent visite à Auvers à
Paul Gachet, médecin pratiquant à Paris dans un
quartier ouvrier, socialiste, libre-penseur, et habitué du Café
Guerbois.
Il y côtoya aussi Cézanne, venu s'installer à Pontoise
en 1872 pour mieux suivre les instructions de son mentor Pissarro, puis
à Auvers en 1873 où le Dr Gachet avait mis à sa disposition un
logement. Cézanne fit un portrait de Guillaumin intitulé
"Guillaumin au Pendu", Cézanne, à cette époque, signant ainsi
fréquemment ses oeuvres.
En 1874, il habite dans le même immeuble que Cézanne
avec lequel il travaille en étroite collaboration, puis en 1875 il loue
l'ancien atelier de Daubigny.
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Quai de La Rapée
1871
Collection Particulière
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GUILLAUMIN, PISSARRO ET CEZANNE
Soleil couchant à Ivry
1873
Musée d'Orsay, Paris
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De son travail avec Pissarro et Cézanne, Guillaumin
devait développer un art du paysage, avec des
perspectives ouvertes par des chemins tournants, pouvant aussi parfois
y faire intervenir une vision de l'industrie teintée d'un certain
romantisme.
Ici les volutes de fumée sortant des cheminées d'usine
se détachent sur un coucher de soleil rouge or tels des drapeaux
triomphants .
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Guillaumin fit partie de la première
exposition du groupe des impressionnistes en 1874
et devait exposer à la plupart des suivantes, ainsi qu'au salon des
Refusés.
L'ELOGE DE ZOLA
Zola dans son article "Le
Naturalisme au Salon" en 1880 écrit : "[...] Les véritables
révolutionnaires de la forme apparaissent avec M. Édouard Manet,
avec les impressionnistes, MM. Claude Monet, Renoir,
Pissarro, Guillaumin,
d'autres encore.
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Ceux-ci se proposent de sortir de l'atelier où les
peintres se sont claquemurés depuis tant de siècles, et d'aller peindre
en plein air, simple fait dont les conséquences sont considérables. En
plein air, la lumière n'est plus unique, et ce sont dès lors des effets
multiples qui diversifient et transforment radicalement les aspects des
choses et des êtres. Cette étude de la lumière [...] est ce qu'on a
appelé plus ou moins proprement l'impressionnisme, parce qu'un tableau
devient dès lors l'impression d'un moment éprouvée devant la nature .
[...] MM. Pissarro, Sisley, Guillaumin
ont marché à la suite de M. Claude Monet[...] et ils se sont appliqués
à rendre des coins de nature autour de Paris, sous la
vraie lumière du soleil, sans reculer devant les effets de
coloration les plus imprévus. "
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La Seine à Charenton
1878
Musée d'Orsay, Paris
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Vers la fin de la décennie 1880 il
devint un ami de Van Gogh, et certaines de ses toiles
furent vendues par Théo Van Gogh.
En 1886, il se fera connaître en Amérique
lors de l'exposition sur les Peintres Impressionnistes organisée par le
marchand d'art Durand-Ruel.
LE GAGNANT DE LA
LOTERIE NATIONALE
Le Ravin de la Folie, à Crozant
1894
Musée du Petit Palais, Genève
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En 1886 il épousa sa cousine, Marie-Joséphine Charreton,
professeur d'école, qui le supportera financièrement.
Dans les années 1890, sa peinture devait devenir plus
subjective, et il commença à utiliser des couleurs très expressives, anticipant
bientôt les fauves.
En 1892 il gagna à la Loterie Nationale,
ce qui lui permit dès lors d'être indépendant sur le plan financier et
de se concentrer sur sa peinture.
Il se déplacera dès lors régulièrement entre Crozant
dans la Creuse, où il loua une maison à partir de 1892, Agay,
sur la Commune de Saint-Raphaël au pied de l'Esterel, et Saint-Palais-sur-Mer,
station balnéaire de la Charente Maritime.
Il effectue également un voyage en Hollande
en 1903-04.
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LE PEINTRE DE
CROZANT EN CREUSE
Crozant, un petit village
dans un site sauvage dominant le confluent des rivières de la Grande
Creuse et de la Sédelle, avait été lancé auprès des
artistes, romanciers, musiciens et peintres, par George Sand
après qu'elle se fut installée tout près à Gargilesse
en 1857.
Le site de la vallée de la Creuse
devait attirer de nombreux peintres, y compris Monet
qui y restera 3 mois en 1889 et y peignit 23 toiles.
Une école de peinture, "l'Ecole de
Crozant", y avait vu le jour dès 1864, qui connût ses heures
de gloire entre les années 1890 et 1920. Le nom d'Armand Guillaumin y
est aujourd'hui indissociablement lié.
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La baie d'Agay
c. 1910
Collection particulière
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