1ère exposition
du groupe des "Impressionnistes" 1874 |
Impression,
soleil levant
Claude
MONET
1873 |
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Biographies
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IMPRESSIONNISME, |
MODERNITE et TRADITION |
La peinture impressionniste reste l'époque la plus fascinante de l'histoire de l'art moderne et la plus aimée du public. Des séries d'expositions à succès, une littérature abondante et des ventes records attestent de l'extraordinaire résonance des oeuvres des peintres impressionnistes, dont nombre sont gravées dans notre conscience artistique.
A leur époque, les oeuvres impressionnistes apparurent d'une modernité tellement scandaleuse, qu'il fallut plus de trente ans à leurs contemporains pour, sinon les aimer, au moins les admettre.
Ce site en hommage aux peintres impressionnistes s'attache à présenter l'histoire du Mouvement Impressionniste ainsi que les itinéraires de chacun des plus grands peintres dont les noms sont indissociables de l'impressionnisme.
MOUVEMENT IMPRESSIONNISTE |
LES PREDECESSEURS
Entre 1820 et 1850, la peinture française connaissait de prestigieux mouvements artistiques, avec d'abord la révolution romantique (Géricault, Delacroix), puis la révolution réaliste (Courbet, Millet) et naturaliste des peintres de l'Ecole de Barbizon (Daubigny, Rousseau, Troyon, Corot).
Sous l'influence des paysagistes britanniques Bonington, Constable, Turner, le paysage allait devenir un genre à part entière dans la peinture française, dont Corot sera le représentant le plus illustre.
Courbet, Corot et Delacroix, représentent alors l'avant-garde de la peinture française, et vont constituer les modèles dont tous les impressionnistes vont s'inspirer à leurs débuts.
Biographie Joseph Mallord William TURNER
L'EPOQUE : LE SECOND EMPIRE et L'ART ACADEMIQUE
Les futurs impressionnistes vont grandir dans une France dirigée par le régime autoritaire de Napoléon III, dont la politique culturelle entièrement axée sur la grandeur de l'Empire leur sera hostile.
UNE PEINTURE REALISTE CONTEMPORAINE
Une nouvelle peinture, qui prendra le nom d'impressionnisme en 1874, va voir le jour en France, entre 1860 et 1890. Cette évolution ne constitue pas un mouvement isolé, l'art pictural indépendant évoluant partout dans l'Europe de cette 2ième moitié du XIXème siècle vers une peinture plus rapide et plus contemporaine, correspondant à un monde où le progrès s'accélère, et où les modes de vie évoluent rapidement.
Des peintres qui s'appelleront, selon le contexte et les années, "Indépendants", Intransigeants" ou "Groupe des Batignolles", puis "Impressionistes", vont mener un combat, commencé par Manet en 1860, contre la poussière d'un art d'atelier vieilli, aux conventions trop solidement établies, pour faire admettre et reconnaître une nouvelle peinture réaliste contemporaine rejetant définitivement la recherche chère aux classiques d'un beau idéal et d'une essence éternelle des choses.
Cette nouvelle peinture sera l'aboutissement d'une série de réflexions et d'intentions qui l'ont précédée, celle des peintres de l'Ecole de Barbizon, et celle des peintres pré-impressionnistes des Rencontres de Saint-Siméon à Honfleur ( Boudin, Jongkind, Dubourg... ) que le jeune Monet fréquentait.
Le nouveau réalisme des
impressionnistes postule d'abord la prépondérance de la vision
par rapport à tout schéma conventionnel appris, et la relativité
de l'oeuvre qui en résulte : relativité des conditions
sous lesquelles un même motif peut être observé (lumière, ciels,
couleurs...), et relativité de la vision du peintre
(les peintres ont une vision différente, en avance sur celle de leurs
contemporains). |
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La formule de Manet : "Je peins ce que je vois, et non ce qu'il plaît aux autres de voir", résume à elle seule cette revendication de l'artiste à donner sa vision personnelle, celle de sa propre subjectivité. Le souci de parvenir à une représentation traduisant la vision réelle du peintre dans toutes ses nuances, et non plus une quelconque construction selon des règles apprises, va les conduire à mener de multiples recherches picturales et à délaisser nombre de règles qui passaient alors pour immuables en peinture : un dessin et des contours précis, l'utilisation de couleurs plates et aux variations atténuées, le clair-obscur... |
Ce faisant, les futurs impressionnistes vont introduire nombre de procédés picturaux nouveaux : l'utilisation de tons clairs, la division des tons (un orange est représenté par la juxtaposition de deux couleurs pures le rouge et le jaune), l'obtention de la forme et du volume par les touches et les couleurs au lieu du dessin-contour, l'utilisation de l'épaisseur...
Le courant impressioniste est donc bien à l'origine d'une grande révolution artistique, aujourd'hui encore l'objet d'études et d'analyses, qui va être mise au service d'une nouvelle conception du rôle et de la place de la peinture.
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Délaissant les sujets historiques ou mythologiques, les impressionnistes vont renouveler profondément les thèmes de la peinture, pour rendre compte du monde contemporain. Ils recherchent leurs thèmes aussi bien dans le monde immuable de la nature que dans le monde quotidien dans lequel ils évoluent, chacun développant sa propre thématique. Pour eux, un sujet en vaut un autre, ce qui compte, c'est davantage la vision et la recherche picturale de celui qui le peint. La démarche impressionniste visant à représenter une réalité environnante qui n'est pertinente qu'à un moment et sous des conditions données, l' exécution d'un tableau est rapide, proche de l'esquisse. Il s'agit d'une peinture d'un instant, d'une impression fugitive. Enfin, l'acte de peindre est revendiqué comme un plaisir personnel, au même titre qu'une valeur spirituelle autonome. Dans cette conception de l'art pour l'art, l'artiste est libre de sa création personnelle. |
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Si aujourd'hui les impressionnistes sont au firmament de la peinture, il est important de rappeler à quel point leur peinture fut incomprise, rejetée et honnie à leur époque. Citons leur contemporain Théodore Duret (Critique d'art 1838-1927) dans son "Histoire des peintres impressionnistes" : "Il faut dire, à la louange de ces hommes, que le mépris, les opprobres, la pauvreté ne les ont à aucun moment amenés à dévier de leur voie. Ils se sont tenus à leur manière tant honnie, sans chercher un seul instant à la modifier en quoi que ce soit, pour se faire accepter du public. Ils ont attendu, pendant de longues années, tout le temps nécessaire, que le public vînt à eux et qu'un changement d'opinion se produisît, soutenus par la conviction qu'ils avaient de la justesse de leurs principes et de la valeur de leur art."
En vingt-cinq ans, de 1860 à 1886, dans le siècle où la photographie était inventée, la peinture impressionniste allait quitter la représentation strictement figurative, pour inventer un nouveau mode de représentation artistique qui allait marquer le commencement de la peinture moderne non figurative. On sait aujourd'hui jusqu'où cela allait conduire.
On peut considérer qu'en 1886, année de leur dernière exposition commune à Paris et de la première exposition de leurs oeuvres aux Etats-Unis, réalisée avec succès par le marchand d'art Durand-Ruel, les impressionnistes ont atteint leur but et sont enfin reconnus. L'impressionnisme trouvera rapidement un large écho en Europe et en Amérique du Nord.
MANET REVISITE LES CLASSIQUES
En effet, à cause des scandales qu'il provoqua, et par son immense talent de peintre, Manet obtint rapidement la notoriété, et allait devenir à partir de 1864, le chef de file d'une querelle opposant les anciens et les modernes. Pour les futurs impressionnistes, il va devenir, après Corot et Courbet, un exemple d'une nouvelle manière de peindre, et un nouveau guide, autour duquel ils vont naturellement se rassembler et, à travers lequel ils vont aussi, pour certains, faire connaissance.
A partir de 1865, Emile Zola, camarade de classe de Cézanne à Aix, allait prendre fait et cause pour Manet et la nouvelle peinture dans l'Evènement, et devenir l'historien du mouvement naissant. La peinture entamait une révolution tout azimuts concernant non seulement les thèmes mêmes de la peinture, mais aussi bientôt les moyens picturaux de celle-ci.
LES DEBUTS DU MARCHE DE L'ART
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Avec l'essor économique, la peinture va connaître également une grande évolution libérale, en ce sens qu' elle n'est plus seulement, comme par le passé, le fait de "peintres de cour" au service de quelques princes ou puissances temporelles qui leur commandent des oeuvres, mais de plus en plus le fait d'artistes indépendants vendant leurs tableaux à des acquéreurs. L'art va rentrer désormais, au même titre qu'un autre produit, dans une logique de marché : pour trouver un public et des acquéreurs, l'artiste devait nécessairement pouvoir exposer ses oeuvres, ce qui devint la préoccupation première et existentielle pour toute cette nouvelle génération d'artistes. |
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La
Grenouillère |
LE SALON DE PARIS
Si quelques marchands d'art, comme le Père Martin, Durand-Ruel et plus tard Petit commencent bien à jouer un rôle dans le marché de l'art, leurs boutiques ou les expositions qu'ils organisent offrent aux artistes des possibilités de se faire connaître bien modestes par rapport à la grande vitrine nationale que constitue "Le Salon Officel" de Paris. C'est là que se décident le succès et la cote des oeuvres d'art.
A partir de 1863 , le Salon devient annuel et un jury composé de membres de l'Académie des Beaux-Arts et de précédents médaillés du Salon sélectionnent les oeuvres exposées. Pour la seule année 1863, 4000 oeuvres furent refusées sur les 5000 demandes faites par quelque 3000 artistes, ce qui conduisit à la création du " Salon des Refusés", inauguré par Napoléon III en 1863.
Curieusement, la plupart des futurs impressionnistes obtinrent rapidement une première exposition au Salon, mais se virent par la suite fréquemment refusés. Si Pissarro, et Degas (sans discontinuer de 1865 à 1870), furent les mieux acceptés au Salon, Cézanne, lui, n'obtint, malgré ses protestations, qu'une seule et unique participation au Salon, et ce en 1882 !
Le mouvement impressionniste, s'il fut bien un regroupement de peintres partageant des vues et des recherches artistiques communes, sera, sur un plan plus concret, le mouvement de peintres refusés au Salon et désireux de pouvoir exposer leurs oeuvres.
UNE NOUVELLE GENERATION DE PEINTRES
Pissarro est le doyen des impressionnistes. A l'Académie Suisse (un prestigieux atelier de peinture parisien créé en 1815, successivement dirigé par David, Gros, Delaroche et, depuis 1844, par le peintre suisse Charles Gleyre, où des modèles étaient mis à la disposition des jeunes peintres), il rencontre Monet en 1859, puis Guillaumin et Cézanne en 1861.
En 1862, Monet se lie aux Beaux-Arts avec Renoir, Bazille et Sisley.
Par l'intermédiaire de Manet, qu'il fréquente dès 1862, Degas fera la connaissance de Monet et Renoir en 1866 au fameux Café Guerbois, lieu de rencontre des peintres du "Groupe des Batignolles" (comme on désignait les futurs impressionistes à cette époque).
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Tout juste sortis des Beaux-Arts, ils vont, pendant les années entre le Salon des Refusés (1863) et la Guerre de 1870, connaître une alternance rapide de succès et d'échecs au Salon, alors même qu'ils poursuivent une recherche inquiète de leur personnalité artistique. Au centre de leurs préoccupations :
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La grenouillère
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Dès 1869, Monet et Renoir peignant côte à côte une série de tableaux dans un lieu de loisirs de l'Ile de Croissy prisé de la bourgeoisie parisienne, appelé "La Grenouillère", traduisent l'agitation du lieu par des petites touches rapides, des personnages à l'état d'esquisse, des reflets mobiles sur l'eau... cherchant davantage à traduire l' "impression" qui se dégage de ce lieu que ses détails. Ce mot ne donnera son nom au nouveau mouvement que cinq ans plus tard.
1874 - LA PREMIERE EXPOSITION IMPRESSIONNISTE
Elle eut 3500 visiteurs, contre 400 000 pour le Salon Officiel, et se déroula sans Manet pour lequel le Salon devait toujours rester prépondérant.
LE MOUVEMENT et LES PEINTRES IMPRESSIONNISTES
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Pissarro rencontre Monet à l'Académie Suisse en 1859, puis, en 1861, Guillaumin et Cézanne avec lesquels il devait travailler plus tard à Pontoise Monet, Renoir, Sisley, Bazille firent connaissance aux Beaux-Arts en 1862 et étudièrent ensemble dans l'atelier de Charles Gleyre jusqu'en 1864. Ils constitueront le noyau central du mouvement. Bazille sera tué au front en 1870 Degas se lie avec Manet dès 1862 ("Portrait de Manet" - 1864), avant de rencontrer Monet et Renoir en 1866 au Café Guerbois. Il aura comme disciple, à partir de 1877, Mary Cassatt (1845-1926) Manet aura pour élèves, à partir de 1868, Berthe Morisot (1841-1895) , qui deviendra sa belle-soeur en épousant son frère Eugène, et Eva Gonzales (1849-1883) Caillebotte rencontre Degas, Monet et Renoir en 1873, et les aide en 1874 à monter la 1ère exposition des Impressionnistes, avant de devenir co-organisateur et co-financier de la plupart des suivantes. Manet et Corot déclinent l'invitation à participer à cette exposition Gauguin, à ses débuts comme peintre amateur, rencontre Pissarro en 1875 et devient son élève, puis participe à partir de 1879 aux expositions impressionnistes Van Gogh en mars 1886 arrivera à Paris où il découvrira et intégrera l'impressionisme. |
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Catalogue de la 4ième
exposition
des Impressionnistes 1879 |
Les impressionnistes n'ont pas constitué une école, telle qu'a pu
l'être, par exemple, entre 1830 et
1860, l' École de Barbizon,
installée dans la forêt de Fontainebleau.
Les oeuvres des grands peintres réputés impressionnistes sont en
réalité diverses et bien différentes entre elles. S'il y a bien un
style 'impressionniste" - du paysage dont
Pissarro,
Monet, Sisley sont les représentants les plus typiques -,
chaque peintre suit sa propre recherche, son propre
cheminement individuel.
On discute encore aujourd'hui de savoir si Degas, ou Cézanne, qui apparaît bien davantage comme un précurseur du XXième siècle, sont bien des peintres impressionnistes...La question n'est pas nouvelle puisque Monet écrira peu de temps avant sa mort :"... je reste désolé d'avoir été la cause du nom donné à un groupe dont la plupart n'avaient rien d'impressionniste ". Les itinéraires des peintres du groupe impressionniste doivent donc bien être considérés individuellement et restent prépondérants. D'autre part l'histoire du mouvement fut relativement brève, et certains des peintres qui ont accompagné ce mouvement dès son commencement, comme Renoir, Cézanne, Degas, Guillaumin, évolueront ultérieurement de façon nettement distincte. Sans parler évidemment des deux grandes météores dont la route a croisé pour un bref moment le mouvement impressionniste, Gauguin et Van Gogh. |
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