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Musée d'Orsay
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Gabriel
FAURE - Pelléas et Melisande - OP. 80 - La Sicilienne (1898)
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Biographies (cliquez sur le nom du peintre) |
Exposition "Turner, Whistler, Monet"
du 14/10/2004 au 17/01/2005
Lieu : GRAND
PALAIS, Paris
du 12/02/2005 au 15/05/2005
Lieu : TATE BRITAIN, Londres
Cette exposition a été présentée en premier lieu au Musée
des Beaux-Arts de l'Ontario à Toronto du 10/06/2004
au 15/09/2004. |
TURNER L' anglais William Turner (1775-1851) fut avant l'heure un peintre impressionniste, mais davantage dans la manière que dans l'intention, ses oeuvres étant empreintes d'une part d'imaginaire romantique totalement absente des futures oeuvres impressionnistes fidèles au réalisme du motif observé. Avec des oeuvres comme "Pluie, fumée et vitesse, le chemin de fer de la Great Western" - 1844, Turner exprime sa sensibilité aux atmosphères de couleurs, sa facture informelle et son intérêt à traduire visuellement la nouvelle réalité moderne. Autant de préoccupations qui seront au coeur de l'Impressionnisme et qui justifient de parler à son propos de la composante anglaise de l'Impressionnisme. |
WHISTLER Peintre d'origine américaine, James Abbott Mc Neill Whistler (1834-1903) vécut d'abord à Paris de 1855 à 1859, où il étudia aux Beaux-Arts dans l'atelier de Charles Gleyre, devint l'ami de Fantin-Latour et fut un fervent admirateur de Manet. En 1859, après un échec au Salon, il s'installe définitivement à Londres où il fera carrière, mais retourne fréquemment en France où il continue d'exposer. En particulier "Symphonie N° 1, la jeune fille en blanc" - 1862 exposée au Salon des Refusés de 1863, une oeuvre rejetée à la fois par le Salon et l'Académie Royale, qui sera une des attractions du Salon. En 1870, Whistler peint ses premiers "Clairs de lune" sur la Tamise à Londres, qu'il appellera "Nocturnes" à partir de 1872, inspirés des peintures de Turner sur ce même thème. Whistler est un personnage flamboyant et excentrique, ami des plus grandes personnalités artistiques de son temps, dont l'art est, à l'opposé, discret et subtil. Les titres de ses tableaux, "harmonies", "arrangements", "symphonies", "nocturnes", établissent une correspondance entre la peinture et l'art musical, par nature abstrait. Pour lui, un tableau ne doit véhiculer aucun message moral, littéraire ou autre, mais doit être appréhendé par lui-même sans aucune référence narrative comme on écoute une symphonie. |
Claude Monet (1840-1926) et James Abbott Whistler avaient fait connaissance en 1865. Ils peignaient alors ensemble à Trouville avec Courbet et Daubigny.
MONET En 1870, Monet, refusant de servir dans l'armée de Napoléon III lors de la guerre franco-prussienne, se réfugie avec Pissarro à Londres où il découvre les oeuvres léguées par Turner à son pays, exposées à la National Gallery. Comme Whistler avant lui, il est profondément séduit par l'oeuvre de Turner, en particulier par les peintures des effets du fog londonien sur la Tamise, souvent exécutées par Turner depuis une barque, qui lui inspireront trois tableaux où il s'attache à rendre ce qu'il appelle les "effets de brouillard" sur la Tamise ("La Tamise à Westminster" - 1871). |
Monet a écrit avoir beaucoup aimé l'oeuvre de Turner, et nul doute que le fameux tableau "Impression, soleil levant"(1872-73) (*) qu'il réalise à son retour de son exil londonien, une vue embrumée de la Seine au Havre qui a donné son nom à l'Impressionnisme, est à rapprocher des oeuvres de Turner et de ses propres tableaux sur la Tamise.
A Londres également, Monet découvrira vraisemblablement les premières "Nocturnes" de Whistler, qui seront exposées en 1873 à Paris chez Durand-Ruel. Il nouera avec lui une amitié qui perdurera dans le temps, prenant même la forme d'une collaboration, chacun s'attachant à faire connaître les oeuvres de son ami dans son propre pays. Ainsi Monet sera-t-il exposé à Londres à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'il y retourne pour la première fois en 1887, à nouveau émerveillé par Whistler et par Londres. Toutefois, ce n'est qu'en 1899 qu'il entamera une série de voyages à Londres qui prendront fin en 1901, au cours desquels il réalisera de magnifiques séries, au total une trentaine de toiles aux accents très turnériens, sur le Parlement de Westminster, le Pont de Charing Cross et le Pont de Waterloo. |
L'EXPOSITION
L'exposition cherche, en exposant côte à côte une centaine d'oeuvres de ces trois peintres sur des thèmes qu'ils ont eu en commun, à suggérer l'influence de Turner sur Monet et Whistler - bien que ni ni l'autre ne l'ait connu de son vivant -, mais aussi des parrallèles et des différences, qui s'agissant de Monet et Whistler apparaissent bien plus importantes que leurs ressemblances.
Les trois artistes furent de grands voyageurs, et en dehors des peintures de la Tamise, ils traiteront chacun également des vues de la Seine (Turner publia un livre de gravures "Les rivières de France" en 1837 et Whistler "12 dessins de nature" connus comme "The French set" en 1858), et de Venise où Turner se rendit en 1819, 1833, et 1840, Whistler de 1879 à 1880 et Monet en 1908.
L'exposition comporte six salles, dont la 1ère est consacrée aux principaux Turner dont le beau "Canal de Chichester", les suivantes faisant dialoguer Monet et Whistler avec des rappels de Turner à travers de très nombreuses aquarelles. |
L'avant-dernière salle, particulièrement riche en oeuvres, est entièrement consacrée aux admirables séries réalisées par Monet sur la Tamise entre 1899 et 1901 - datées postérieurement, car Monet y travailla longuement après -.
La dernière est consacrée aux oeuvres des trois peintres sur Venise.
La qualité des oeuvres exposées est indéniable et justifie à elle seule une visite. Sur le propos comparatif de cette exposition, citons l'avis de Jean-David Jumeau-Lafond du 13/10/2004 dans la Tribune de l'Art : "... Car la conviction avec laquelle on quitte l'exposition est surtout celle de l'irréductibilité des artistes dans leur génie. ...Quoi de commun, finalement, entre la gestuelle et la couleur "délirantes" d'un Turner, artiste du début du XIXe siècle, fasciné par le mouvement et soucieux de communiquer sa perception de l'atmosphère à travers une synthèse qui n'a rien de réaliste, le regard rétinien d'un Monet, à la touche divisée et au naturalisme incontestable et enfin les visions immobiles et planes d'un Whistler, contemplatif et mystérieux ?..." |
(*) Oeuvre faisant partie de l'Exposition
(**) Oeuvre non présente à l'Exposition
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